Maladies nosocomiales
Comme promis à la suite d'un article sur le blog de Critias, voici un petit point sur les infections nosocomiales dans les hôpitaux en France. Tout d’abord un petit point : une maladie est dite nosocomiale, si elle a été contractée pendant des soins. On peut donc aussi parler d’une maladie nosocomiale si elle a été contractée à la suite d’une visite chez votre médecin généraliste, et pas seulement à la suite d'une hospitalisation. Je n'aborde ici que la situation hospitalière. Je vous préviens, cet article est pleins de chiffres…
Voici les dernières infos en date sur le sujet : le ministre de la santé, Xavier Bertrand, a présenté le 6 février un tableau classant la qualité des soins en fonction des établissements de santé. Les informations que je vous présente viennent à la fois des Du Monde, Dossiers & Documents et du site
Le Code de la Santé Publique prévoit que tous les établissements de santé doivent être équipé d’un comité de lutte contre les infections nosocomiales (depuis 1999, c'est assez récent). Il s’avère néanmoins que si c’est bien la majorité des cas, les établissements de psychiatrie et ceux de post-soins en sont moins dotés, ainsi que les petits hôpitaux publics. En juin 2001, une enquête portant sur une journée donnée, sur 1533 établissements et sur 77% des lits et plus de 305.000 patients, révélait que 6.9% d’entre eux étaient atteints d’une ou plusieurs maladies nosocomiales, dont : 40% de maladies urinaires, 11 d’infections cutanéo-muqueuses, 10% de pneumopathies et 10% d’infections provenant du site opératoire. Ces chiffres reportés sur une année conduisent à un taux d’infection nosocomiale de près de 800.000 personnes.
Ces chiffres sont à mettre en rapport d’une part avec le nombre élevé (forcément) des patients immunodépressifs en milieu hospitalier, mais également avec la part croissante des résistances aux traitements antibiotiques (dû à une consommation excessive) : ces facteurs font craindre sérieusement aux pouvoirs publics français une augmentation significative des maladies résistantes contre lesquelles il n’existe pas de médicament. La France est une exception pour ce phénomène, nos voisins consommant beaucoup moins d’antibiotiques (notamment).
Selon une étude de 2002, les infections nosocomiales sont la cause de la mort de plus de 4000 patients par an.
En outre, le ministère de la santé estime que 20 à 30 % de ces maladies seraient évitables, on économiserait près de 200 millions d’euros au passage…
Sources :
Le Monde, Dossiers & Documents de septembre 2006.
Le site santé.gouv et le document pdf dont j’ai tiré certains chiffres (attention il fait 263 pages).
Source image. (schéma d'une bactérie).