Je crois que ça pas être possible !
Celles et ceux qui sont à présent des habitués de mon blog tout neuf, se rappellent sans doute de cet article qui vous faisait par de ma convocation à un entretien d'embauche, puis de celui-ci, qui vous parlait de mes tracas vestimentaires pour ce rendez-vous.
Je vous avais promis de vous donner des nouvelles : et bien j’ai reçu une lettre qui me dit que « Nous avons le regret de…. Malgré l’intérêt que… En vous remerciant de vous être déplacée…. Sincères salutations… (Avec une belle faute à mon nom) ».
Bien vous l’aurez compris, c’est non. C’est triste car ce boulot semblait être pile poil dans mes cordes, qu’il semblait exiger un profil atypique et que cerise sur le gâteau, si le salaire n’était pas évolutif, les responsabilités si : bref, un poste pas mal du tout pour un débutant !
Mais finalement ce n’est pas plus mal car l’entretien s’est sans doute révélé aussi instructif pour moi que pour les 4 personnes qui m’ont interrogées deux heures durant. Oui, je parle bien d’interrogatoire, et pourtant des entretiens, j’en ai fait !
Je connais même les entretiens collectifs style Loft Story où tour à tour les candidats se font mettre dehors devant tout le monde. Mais là, c’était pour une grosse association militante en faveur de l’environnement, pas une boîte qui recrute des télévendeurs : alors je m’attendais à mieux de leur part. Quelque chose de plus humain où les valeurs priment, quelque chose de plus éthique. J’ai été désagréablement surprise !
Pour vous décrire ces deux heures, disons que j’ai eu 2 minutes pour me présenter et ensuite une jeune femme, juriste de formation, a entrepris de me décortiquer la cervelle (des fois que je sois une sociopathe) à coups de questions paramétrées toutes droit sorties d’un livre de DRH dont manifestement elle ne comprenait pas le sens (moi j’ai eu des cours de gestion des ressources humaines par contre), en tout cas qu’elle ne maîtrisait pas, d’où son stress apparent, ses réactions limite psychorigides et le fait qu’elle ne laissait même pas le temps aux trois autres personnes (ses supérieurs) de me poser leurs questions (auxquelles j’avais à peine le temps de répondre, pourtant elles étaient bien plus intéressantes et ouvertes).
Elle avait plusieurs feuilles de questions toutes faites dans un tableau (j’ai eu droit au gros classique : vos 3 qualités, vos 3 défauts, c’était désolant de paramétrage : c’est le genre de questions qui sont intéressantes quand ça ne fait pas 30 ans qu’on les pose à tous les candidats qui finissent forcément par répondre tous à peu près la même chose), j’attendais le « test des tâches », dommage, celui-là elle ne l’avait pas. Je n’ai pas pu lui dessiner d’arbre non plus (j’aime bien dessiner).
En fait, elle a formulé une annonce pour candidat atypique et polyvalent, forcément militant : quand je lui ai dit, elle n’a pas nié (mais ça a du la déranger que je le remarque me suis-je dit avec du recul), et elle s’est pointée avec un formulaire pour candidat formaté. Quand elle a vu que je n’entrais pas dans ses petites cases, elle a paniqué, vraiment paniqué. Je sais qu’ils cherchent quelqu’un depuis début mai, or ils m’ont reçue fin juillet : à mon avis, il y a dû y avoir des essais infructueux et comme elle a manifestement décidé d’en porter la responsabilité, elle est devenue méfiante.
Conclusion : il y a les personnes qui vous encouragent à donner le meilleur de vous-même et celles qui cherchent la faute (voir mon article sur une certaine vision du management), la faille, la petite bête : quand j’ai parlé d’un article lu pour étayer une argumentation elle s’est offusquée du fait que je n’avais plus le nom de l’auteur en tête, elle pensait même que c’était peut-être elle. Sauf que si c’était elle, je m’en rappellerai (ça je ne lui ai pas dit, je lui accordais à ce moment trop de crédit pour tenter une basse flatterie : avec du recul, je me dit que j’aurai pu). Mais comme elle en était presque sûre, ça l’a vexée, ses boss l’ont vu (ils ont même souri en la regardant, ça voulait tout dire !), ce qui l’a placée dans une situation gênante, surtout qu’elle l’a cherchée toute seule (en insistant lourdement), j’étais presque gênée pour elle… Bref, son stress nous menait de quiproquo en malentendus : bosser avec une personne pareille, jamais, me suis-je dit en sortant de là. Je sentais la boss caractérielle, angoissée et stressée à mort qui ne fait confiance à personne : « les chercheurs d’emploi sont tous des incapables qui veulent faire couler la boîte » ai-je senti en sa présence.
Quelle qualité doit avoir votre supérieur m’a-t-on demandé ? L’ouverture d’esprit, la réceptivité ai-je répondu : pas étonnant que je n’ai pas été retenue avec une telle réponse ! Mais au moment où est arrivée la question, j’avais déjà compris que « ce ne serait pas possible entre nous ».
Je dois vous avouer que ce non, quelque part me soulage : parce que si l’on m’avait dit oui, je n’aurai pas su refuser, je me connais, c’est mon caractère. Mais je ne supporte pas de voir de l’énergie gâchée dans des conflits de personnes, je sais que je peux bien travailler, encore faut-il m’en laisser l’occasion. Avec une boss pareille sur les épaules, c’était des cours de management tous les jours certes, mais que d’énergie gâchée ! Est-ce l'univers associatif qui est comme ça ou bien est-ce que je tire des conclusions trop hâtives ?
Pourtant on veut bien la même chose : travailler ensemble au mieux, non ?
La moralité : n’est pas recruteur qui veut. Soit on en a l’étoffe, soit on en a la formation. Si on n’a ni l’un ni l’autre, autant rester simple et ouvert. A bon entendeur.
Ah oui, petite question, maintenant que beaucoup d’entre vous connaissent le style de mon blog : vous pensez que c’est une bonne idée si je met mon CV en ligne ici ? Non pas que j’ai honte de ce que je raconte, j’assume, mais sait-on jamais ? Ce n’est pas un blog emploi et je ne veux pas perdre ma liberté de parole non plus.
P.S. : Voilà, avec tout ça, je n’ai même pas encore pris le temps de tenter d’arranger ma bannière sur les précieux conseils de Zoélie ! Je ne sais pas si je pourrai aujourd’hui (je préfère me laisser une marge de quelques heures devant moi en cas de mauvaise manip’).
P.S. bis : sans doute serais-je absente une bonne partie de la journée, pour cause d'anniversaire de l'Ours. Si je ne réponds pas aussi rapidement que d'habitude, je vous promets de rattrapper tout ça dès que possible !